Journée mondiale du Sida: "Ma Vie en Mains"
Le système d’approche communautaire soutenu par les organisations telles que MSF a eu un impact très positif dans la lutte contre le Sida. Pourtant, cette approche est limitée par les gouvernements qui refusent de s’adapter à ce nouveau modèle et par le manque de financement.
MSF et d’autres organisations ont démontré que les « approches communautaires » permettent aux personnes atteintes du VIH d’accéder plus facilement et à moindre coût aux traitements antirétroviraux. Leurs stratégies consistent à confier aux patients atteints du Sida une plus grande responsabilité, ils sont considérés comme des partenaires et des acteurs de leurs soins et non plus comme des utilisateurs passifs des services de santé. Tout ceci en limitant les coûts. Par exemple, la communauté désigne une personne pour aller chercher les médicaments, ce qui réduit les coûts de transport.
« Nous ne parviendrons pas à améliorer l’accès au traitement VIH tant que l’on procèdera de la même manière. Pour l’instant, rien ne se concrétise, les stratégies communautaires qui ont pourtant fait leurs preuves depuis plusieurs années déjà ne sont toujours pas adoptées par la majorité », déclare le Dr Eric Goemaere, spécialiste du Sida chez MSF.
Pourtant, même si certains projets pilotes menés notamment en RDC et en Guinée ont donné de très bons résultats, ces initiatives sont encore trop peu soutenues, promues ou financéesDe plus, les restrictions juridiques et les réticences des gouvernements à externaliser les pouvoirs freinent également les stratégies que les organisations veulent mettre en place. En effet, la distribution des médicaments et les tests de dépistage VIH au niveau des communautés sont encore trop limités.
« La mise en place de modèles communautaires nécessite le plein pouvoir, la responsabilisation et l’engagement total des communautés. Or, le financement de ces communautés ne fait que diminuer. Il s’agit d’un chaînon manquant dans la réponse actuelle », affirme Amanda Banda, coordinatrice MSF des actions de plaidoyer dans la lutte contre le VIH.
Je suis sous ARV depuis 10 ans. Je veux vivre encore 40 ans et pour cela je dois avoir un accés facile au traitement.»
MSF soutient actuellement la prise en charge du traitement VIH de 341.600 patients répartis sur 20 pays. Sur les 35 millions de personnes vivant avec le VIH/sida, 71 % se trouvent en Afrique subsaharienne.