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G7 : le monde n’est pas mieux préparé à Ebola aujourd’hui


Le système de santé mondial n’est aujourd’hui pas mieux préparé qu’hier à faire face à une épidémie à grande échelle. Si une nouvelle épidémie de grande ampleur se déclare, il n’y a toujours pas de réponse internationale en place, bien financée et bien coordonnée, pour y faire face.  MSF insiste pour que les dirigeants réunis ce week-end lors du sommet du G7 à Elnau, en Allemagne, s’engagent à développer un système de réponse efficace aux épidémies et aux crises sanitaires de grande ampleur.

 

© Sylvain Cherkaoui
© Sylvain Cherkaoui

Ce plaidoyer fait suite à l’épidémie d’Ebola toujours en cours en Afrique de l’Ouest, une épidémie qui a souligné le besoin crucial en fonds pour le développement et les essais de médicaments pour les maladies négligées, mais également qu’il est indispensable que les patients des pays en voie de développement puissent accéder aux médicaments existants.

 Les leaders du G7 doivent reconnaître qu’il y a un trou béant dans le système de santé mondial et prendre des actions concrètes pour y remédier, ou ils risquent de perdre encore des milliers de vies dans la prochaine épidémie majeure

 « Les leaders du G7 doivent reconnaître qu’il y a un trou béant dans le système de santé mondial et prendre des actions concrètes pour y remédier, ou ils risquent de perdre encore des milliers de vies dans la prochaine épidémie majeure”, explique le Dr. Joanne Liu, Présidente de MSF international.

 Cet échec international, comme nous l’avons vu lors de l’épidémie d’Ebola (alerte tardive, surveillance inefficace, réaction internationale lente, manque de leadership, manque de traitement et de vaccins), n’est pas un événement unique. C’est une réalité que nos équipes doivent affronter régulièrement dans de nombreuses situations d’urgence.

 Leadership politique

« Il y a aujourd’hui un manque de leadership mondial dans le domaine de la santé. A l’Assemblée de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la semaine dernière à Genève, les demandes pour une réforme en profondeur de l’OMS se sont faites de moins en moins pressantes. Les États membres des Nations Unies échouent à récolter des fonds supplémentaires, il n’y a pas d’accord clair sur la façon dont un système de réponse rapide et efficace peut devenir une réalité, a déclaré Florian Westphal, directeur général de la section allemande de Médecins Sans Frontières. Nous espérons que les leaders du G7 vont montrer un leadership politique plus important et prioriser les urgences en santé pour que les prochaines épidémies ne deviennent pas hors de contrôle”.

 Nouveaux médicaments

Trois problèmes de santé majeurs sont à l’agenda du G7: l’Ebola, les maladies négligées et la résistance aux antimicrobiens. «  La pénurie de recherche et de développement dans ces domaines est un énorme problème, souligne Philipp Frisch de la Campagne pour l’Accès aux Médicaments Essentiels de MSF. Des millions de personnes souffrent de maladies pour lesquelles aucun médicament ou vaccin efficace n’existent et  qui ne sont pas développés en l’absence d’un marché lucratif pour l’industrie pharmaceutique. Les dirigeants du G7 doivent faire du financement de la recherche et développement pour ces problèmes de santé une priorité ».

 La tuberculose résistante est une des maladies négligées pour laquelle un besoin urgent se fait sentir en  nouveaux médicaments, vaccins et outils de diagnostics. MSF traite des milliers de personnes dans le monde chaque année, en utilisant des antibiotiques qu’il faut prendre pendant deux ans, aux effets secondaires très lourds, depuis les nausées constantes jusqu’à la psychose et la surdité, avec une issue favorable pour seulement un patient sur deux. Certaines formes de la maladie sont aujourd’hui incurables à cause de la résistance aux médicaments existants. 

Prix artificiellement gonflés

Les prix des vaccins et traitements existants sont par ailleurs maintenus artificiellement élevés, comme le démontre par exemple le prix du nouveau médicament contre l’hépatite C. “L’inaction de la communauté internationale, y compris le G7, a conduit à de nombreux décès évitables, parce que les médicaments ne sont pas développés ou sont trop chers. La recherche et le développement doivent donner priorité à la vie et à la santé, plutôt qu’au profit”, conclut Frisch.